Perspectives futures
Avec l’adoption croissante des techniques d’imagerie non invasive, comme le scanner et l’IRM cardiaque, et l’augmentation de l’espérance de vie, les découvertes extracardiaques deviendront probablement de plus en plus fréquentes. Une collaboration étroite entre radiologues et cliniciens sera essentielle pour intégrer ces données dans une approche globale de la prise en charge des patients.
Pour plus de détails, consultez l’étude complète de Moser et al. “Clinically Relevant Extracardiac Findings at Cardiac Imaging: Insights from the European MR/CT Registry” publiée dans Radiology: Cardiothoracic Imaging, 2024. doi: 10.1148/ryct.240117.
L’imagerie cardiaque en coupes, scanner et IRM, est au cœur du diagnostic et du suivi des maladies cardiovasculaires. Ces techniques permettent également d’explorer les structures adjacentes, telles que les poumons, l’abdomen supérieur ou encore les structures osseuses. Cela conduit à la découverte d’anomalies extracardiaques, qui peuvent parfois avoir un impact clinique significatif dans la prise en charge du patient. Une récente étude de Moser et al. basée sur les données du registre européen MR/CT de l’ESCR (European Society of Cardiovascular Radiology), met en lumière la prévalence et l’importance de ces découvertes extracardiaques.
Un aperçu du registre européen MR/CT
Le registre européen MR/CT a été mis en place en 2011 par la Société Européenne de Radiologie Cardiovasculaire (ESCR). Ce registre multicentrique comprend plus de 436 000 examens de scanner et d’IRM cardiaque provenant de 36 pays, principalement européens. Les données recueillies incluent des informations sur les indications d’examen, les protocoles d’acquisition, les doses de rayonnement, ainsi que les découvertes extracardiaques.
Entre janvier 2011 et novembre 2023, ce registre a permis d’identifier 3,28 % de découvertes extracardiaques cliniquement pertinentes en scanner et 1,50 % en IRM cardiaques. Ces anomalies, bien que secondaires à l’objectif initial de l’examen, peuvent nécessiter un suivi ou une modification de la prise en charge clinique.
Prévalence des découvertes extracardiaques : résultats principaux
L’analyse de 208 506 scanners cardiaques et 228 462 IRM cardiaques révèle des taux de prévalence différents selon la modalité :
- Scanner cardiaque : Parmi les 6832 patients présentant des découvertes extracardiaques pertinentes (3,28 % des examens), les anomalies pulmonaires représentaient la majorité (2,32 %), incluant des nodules, des lésions pulmonaires suspectes et des épanchements pleuraux. Des anomalies abdominales, comme des lésions hépatiques ou rénales suspectes, ont été retrouvées dans 0,72 % des cas. Enfin, des pathologies diverses (lésions osseuses, anévrismes de l’aorte, adénopathies) étaient présentes dans 0,77 % des cas.
- IRM cardiaque : Un total de 3421 patients présentait des découvertes extracardiaques cliniquement pertinentes (1,50 % des examens). Les épanchements pleuraux étaient les plus fréquentes (1,05 %), suivies par des lésions suspectes dans l’abdomen (0,28 %) et des anomalies diverses, comme des adénopathies ou des nodules thyroïdiens (0,27 %).
Facteurs influençant la prévalence des anomalies extracardiaques
Plusieurs paramètres sont liés à la probabilité de découvrir des anomalies extracardiaques :
- L’indication de l’examen : Les scanners réalisés pour la planification de remplacement valvulaire transcathéter (TAVI) montrent une prévalence accrue de découvertes extracardiaques (IRR : 2,07). Ces examens couvrent une large zone anatomique, incluant le thorax, l’abdomen et le pelvis, augmentant ainsi la probabilité de détecter des anomalies. Pour l’IRM, les indications de myocardite (IRR : 1,36) et l’évaluation des pathologies cardiaques structurelles (IRR : 1,16) sont également associées à une augmentation de la prévalence.
- L’âge des patients : Un lien significatif a été établi entre l’âge et la prévalence des découvertes extracardiaques. Pour chaque année supplémentaire, l’incidence augmente de 2 % (IRR : 1,02). Ce résultat reflète la progression naturelle des pathologies liées au vieillissement, telles que les lésions pulmonaires, osseuses ou abdominales.
- Le sexe : Les hommes présentaient une légère augmentation de la prévalence des anomalies extracardiaques au scanner (IRR : 1,08), un effet potentiellement lié à une plus grande proportion de fumeurs dans cette population.
Les implications cliniques pour les radiologues
Ces résultats rappellent l’importance d’une lecture attentive et élargie des examens d’imagerie cardiaque. Les radiologues, de par leur expertise multidisciplinaire, jouent un rôle central dans l’identification et la caractérisation de ces anomalies extracardiaques. Ces anomalies peuvent avoir des implications majeures pour la prise en charge des patients, allant d’un simple suivi à des interventions thérapeutiques.
Perspectives futures
Avec l’adoption croissante des techniques d’imagerie non invasive, comme le scanner et l’IRM cardiaque, et l’augmentation de l’espérance de vie, les découvertes extracardiaques deviendront probablement de plus en plus fréquentes. Une collaboration étroite entre radiologues et cliniciens sera essentielle pour intégrer ces données dans une approche globale de la prise en charge des patients.
Pour plus de détails, consultez l’étude complète de Moser et al. “Clinically Relevant Extracardiac Findings at Cardiac Imaging: Insights from the European MR/CT Registry” publiée dans Radiology: Cardiothoracic Imaging, 2024. doi: 10.1148/ryct.240117.
A découvrir dans la même catégorie …